Nguyên Lê
Celebrating The Dark Side of the Moon
with Michael Gibbs & NDR Bigband
1. Speak to me 02.05 Mason
2. Inspire 02.52 N. Lê
3. Breathe 02.33 Waters, Gilmour, Wright
4. On the Run 02.41 Gilmour, Waters
5. Time 09.50 Mason, Waters, Gilmour, Wright
6. Magic Spells 02.20 N. Lê, Youn Sun Nah
7. Hear this Whispering 02.01 N. Lê
8. The Great Gig in the Sky 02.17 Wright
9. Gotta go sometime 03.11 N. Lê
10. Money 06.20 Waters
11. Us & Them 07.50 Waters, Wright
12. Purple or Blue 02.53 C. Stoetter, N. Lê
13 Any Colour You Like 05.21 Mason, Gilmour, Wright
14. Brain Damage 04.17 Waters
15. Eclipse 02.33 Waters
Total time 58.35
All arrangements by Nguyên Lê except (3,9,10) by Michael Gibbs
Orchestrations by Michael Gibbs
Nguyên Lê, electric guitar, electronics
Youn Sun Nah, vocals (1,2,4,9,10)
Gary Husband, drums
Jürgen Attig, electric fretless bass
The NDR Bigband conducted by Jörg Achim Keller :
Trumpets Thorsten Benkenstein or Benny Brown
Ingolf Burkhardt
Claus Stötter (solo on 12)
Reiner Winterschladen
Saxophones Fiete Felsch (solo on 11) Alto & flute
Peter Bolte Alto & flute
Christof Lauer (solo on 3) Tenor & soprano
Lutz Büchner (solo on 9)
or Sebastian Gille Tenor & soprano
Marcus Bartelt Baritone & Bass Clarinet
Trombones Dan Gottshall
Klaus Heidenreich
Stefan Lottermann
Ingo Lahme Tuba & Bass Trombone
Piano& Synths Vladyslav Sendecki (solo on 4)
Percussion Marcio Doctor
recorded at NDR Bigband studio by Michael Ploetz and technician Wolfgang Dierks, Hamburg, Germany from dec. 2 to 6, 2013
Recording Producer Walter Quintus
Youn Sun Nah recorded by Nguyên Lê
produced and mixed by Nguyên Lê at Louxor studios, Paris Barbès, march & april 2014
mastered by Bruno Gruel at Elektra Mastering, France
photo by Patrick Essex
cover art by Martin Noël
a Norddeutscher Rundfunk production, executive producers Axel Dürr & Stefan Gerdes
Special thanks to Nick Mason, who opened the doors for this project to proceed !
"Speak to me" uses the voices of Youn Sun Nah, Mieko Miyazaki, Huong Thanh & some Internet translating robots
Nguyên Lê uses Fractal Audio AxeFX II, DR strings, Vovox cables, Audeze headphones
There are people who remember 1973 for a quartet whose psychedelic inclinations caused the band to throw a fortress of an album into the arena for lions to feed on: “The Dark Side Of The Moon” was unique, a musical UFO which wrote Pink Floyd into rock history.
Fast forward to ACT-director Siggi Loch, and NDR producers Stefan Gerdes and Axel Dürr, whose radio Big Band is no secret for jazz fans. They came up with the idea of re-reading the Dark Side monolith. A bold initiative, yes, because the project implied an orchestra capable of linking tradition with today. But on the other hand, the album they wanted to do involved Michael Gibbs – composer, arranger, old friend – and especially Nguyên Lê, a guitarist known for freely jumping stylistic borders. They’d be joining forces, and so the project seemed to have every chance of success.
Nguyên Lê typifies the musician whose art has come to bloom not only via his own compositions but also in celebrating the music of the past: Nguyên Lê makes sculptures of the latter as if it represented new clay... Remember “Purple”, his tribute to Jimi Hendrix... or, more recently, his “Songs of Freedom” and its evocations of rock‘s greatest moments. The truth about Nguyên Lê is that, while always paying courteous deference to his source material, he’s also wanted to express the full diversity of the imaginary world engendered by his own history, that of a voyager and self-taught virtuoso.
And here he illuminates that imaginary world yet again: Nguyên Lê enlightens the Floyd’s repertoire – pure happiness – and enchants it with the collusion of the NDR Bigband and its brilliant soloists, deploying new sound-textures created by the uplifting orchestrations of Michael Gibbs. The arrangements here – Gibbs wrote three, Nguyên Lê wrote the others – provide choice settings for inspired improvisations and also reveal other compositions which appear as natural extensions of the original opus. The guitarist’s playing sparkles with those fiery, oriental accents we’ve learned to love, sustained by guests he can trust: Jürgen Attig, Gary Husband, or Youn Sun Nah, whose chalice is brimming with magnetic grace. “Celebrating The Dark Side Of The Moon” is no simple tribute to a record which made history. It fervently expresses the re-creation – exempt from all imitation – of a score which you can hear in filigree. This is a palimpsest. The writing can still be (re)read, with warm hues forged by respect for the original matrix and the multiple expressions of its identity. Like a principle of Life.
Denis Desassis, translated by Martin Davies
Mars 1973... Un quatuor connu pour ses inclinations psychédéliques livre au monde un album forteresse : Dark Side Of The Moon, un objet musical faisant appel aux technologies les plus avancées de l’époque, un disque stratosphérique, miroir des errances humaines et de la société. Pink Floyd s’apprête à écrire une page essentielle de l’histoire du rock et à remporter un succès planétaire ; cet album reste d’ailleurs, aujourd’hui encore, l’une des plus grosses ventes de tous les temps.
L’idée de sa relecture fut imaginée par Siegfried Loch, directeur d’ACT, avec Stefan Gerdes et Axel Dürr, producteurs de la NDR, dont les amoureux du jazz connaissent bien le Big Band. Le pari était audacieux, mais un tel projet, impliquant un orchestre capable d’allier tradition et modernité, présentait d’autant plus de chances de réussite qu’il allait recevoir le concours de Michael Gibbs, compositeur, arrangeur et ami de longue date. Surtout, l’association de leurs forces à celles de Nguyên Lê, guitariste du dépassement des frontières stylistiques, devait sans nul doute aboutir au meilleur.
Nguyên Lê : un magicien dont l’art se révèle à travers ses propres compositions, mais aussi en célébrations renouvelées d’un passé musical qu’il sculpte telle une matière première. On se rappelle Purple, hommage à Jimi Hendrix ou, plus récemment, Songs Of Freedom et ses évocations des grandes heures du rock. Et si ce guitariste flamboyant sait faire montre de déférence envers le matériau source, il exprime d’abord la diversité d’un imaginaire engendré par son histoire, celle d’un autodidacte virtuose et nomade. Sa musique se nourrit d’influences qui embrassent tous les continents et la peignent aux couleurs du jazz, du rock ou d’une fusion world imprégnée de lumière.
Avec Celebrating The Dark Side Of The Moon, c’est bien l’imagination de Nguyên Lê qui est au pouvoir ; elle nous guide sur d’autres chemins, plus personnels et habités d’une fraternité musicale dont il ne s’est jamais déparé depuis de longues années. Comme si l’œcuménisme du chant faisait partie de son ADN créatif. Pas question en effet pour le guitariste de s’enfermer, par excès de respect, dans le cadre contraint du répertoire de Pink Floyd : avec ses allures de joyau, on se doute bien que l’entreprise consistant en une relecture par trop mécanique du disque aurait présenté un grand risque, celui de la fadeur et du manque d’âme. Mais Nguyên Lê est de ceux qui savent viser juste, au plus près du cœur, et ont appris à laisser parler un moi profond comme passeport de leurs émotions. Durant une heure, il donne de nouvelles formes aux dix compositions dans une complicité duale avec le NDR Big Band, formation aguerrie dont les textures chaudes, rehaussées par les orchestrations de Michael Gibbs, parviennent à détourner avec beaucoup d’élégance le propos initial sans pour autant le trahir. Ensemble, ils dépouillent la musique première de ses habits progressifs pour la présenter dans un autre écrin, celui d’un idiome dont la sensibilité dominante, celle du jazz, s’épanouit dans le confort des motifs orchestraux du NR Big Band. Il n’est même pas certain que les questionnements existentiels qui hantaient les compositions de Roger Waters et ses camarades (l’argent, la mort, la vieillesse, la folie) comptent pour beaucoup dans cette célébration contemporaine. L’essentiel semble être ailleurs, dans une traduction plus intemporelle de leur esthétique et une libération des énergies. Les arrangements, signés par Gibbs lui-même pour trois d’entre eux et par le guitariste pour les autres, offrent une place de choix aux inspirations des solistes et laissent émerger d’autres compositions, qui sont comme des extensions naturelles du corpus originel. Nguyên Lê, armé de son jeu rageur aux accents orientaux qu’on aime tant, peut aussi s’appuyer en toute confiance sur les invités que sont Jürgen Attig, Gary Husband ou Youn Sun Nah, magnétique dépositaire de la grâce et pourvoyeuse de sortilèges.
Celebrating The Dark Side Of The Moon n’est pas un simple hommage à un disque entré dans l’histoire : il est l’expression fervente de la recréation – exempte du moindre effet d’imitation – d’une partition présente en filigrane. C’est un palimpseste aux teintes chaudes, dont l’écriture est forgée dans le respect de la matrice et l’expression multiple de l’identité. Comme un principe de vie.
Denis Desassis